Il y a un an disparaissait Alain Roullier-Laurens.
Il y a un an, disparaissait celui qui a rendu au Peuple Niçois son histoire et son identité, celle d’un Peuple qui depuis des siècles défend jalousement sa liberté !
Sa liberté de choisir avec qui il souhaite partager son destin !
Alain Roullier-Laurens a notablement contribué au soutien et à la promotion de la culture niçoise par ses chroniques dans divers journaux et revues niçoises ; il fut, jusqu’en 2001 membre du comité de rédaction de la revue niçoise le Sourgentin dans laquelle il publia de 1992 à 2001 de très nombreux articles culturels et historiques, constituant parfois le central de la revue (comme « Les Russes à Nice », « Le Palais de la Méditerranée », « Le Marché aux puces de Nice »). De même, il sauva l’ensemble des archives du prestigieux Palais de la Méditerrannée de Nice (vouées à la destruction, par ses propriétaires koweïtiens) lesquelles témoignent d'un demi-siècle de vie culturelle niçoise (1929-1976). Il défendit également l’intégrité de la façade du Palais de la Méditerranée due au grand sculpteur Sartorio et classée à l’inventaire des monuments historiques par Jack Lang.
Fondateur de l’association « Palais Méditerranée », il initia un recours devant le tribunal administratif de Nice et fit annuler un projet de construction déposé par la société FRADIM, lequel prévoyait l’érection de bâtiments dépassant en hauteur la façade classée, qui eussent défiguré la promenade des Anglais.
Alain Roullier-Laurens permit par ses recherches de faire découvrir de très rares ouvrages d’auteurs niçois du XIXeme siècle, en les traduisant de l’italien et en les faisant publier. En 2006, parut ainsi dans la collection "Les Cahiers de l’annexion Nice contemporaine (dont on ne connaît que 3 exemplaires) publié à Londres en 1871 par l’érudit et conspirateur républicain Henri Sappia, qui fonda plus tard la revue Nice historique et l'acadèmia Nissarda ; cet ouvrage fut interdit par la troisième république et pilonné dès son entrée en France, car il évoquait entre autres des événements dont il avait témoin oculaire, comme la brutale répression militaire du soulèvement séparatiste à Nice, après la confiscation des élections législatives du 8 septembre 1871, lesquelles avaient donné dans l’ancien pays de Nice une écrasante majorité à trois candidats séparatistes : Garibaldi, Piccon, Bergondi !
En 2009, parut le Nice 1792 - 1814, ouvrage rare du Niçois Joseph André (Giuseppe André), qui relatait l’invasion révolutionnaire à Nice, la résistancedes Barbets et les multiples exécutions, pillages et exactions que subit Nice de 1792 jusqu’en 1814, étayé par de nombreuses archives diplomatique… françaises !
En 2011, parut Souvenirs historiques et documentés de 1860 de Pierre Louis Caire, qui à l’âge de 19 ans assista à l’annexion de Nice et s’exila en Italie où il devint magistrat. Ces trois ouvrages de l’histoire de Nice révélaient ainsi une autre version de l’histoire de Nice.
Une autre version que celle enseignée par l’éducation nationale française, celle dans laquelle les Niçois auraient rêvé de tous temps de faire partie de la belle et grande « patrie des droits de l’homme », qui décréta la ségrégation raciale à Nice en l’an 11du calendrier jacobin au nom de la sainte république « une et indivisible ».
Alain Roullier-Laurens, c’est aussi son combat politique. Conscient des difficultés pour se faire entendre démocratiquement dans un système politique bicéphale, il créa le concept de la « guérilla politique »…
L'année de la naissance du mouvement garibaldien (LRLN), Alain Roullier-Laurens fut à la tête de la liste Sauver Nice. En 2008, alors arrivé en 3eme position lors de l’élection cantonale, il fit chuter Eric Ciotti dans le très symbolique 1er canton historique du port. Eric Ciotti avait été désigné à l'époque par l'ancien président du conseil général des alpes maritimes (Christian Estrosi) comme étant son successeur ! Eric Ciotti arrivera néanmoins à ses fins suite à la mascarade de St Martin Vésubie et un jeu de chaise musicale cynique jetant à la face des Niçois le mépris qu'a pour la démocratie les sbires de la France jacobine !
Le 24 mars 2010, date anniversaire de la signature du Traité de Turin en 1860, pendant que la France jacobine fêtait la signature du déjà illégal traité de Turin Alain Roullier-Laurens avec son alter égo savoisien Jean de Pingon, par la très officielle Déclaration de Genève interpellait la communauté internationale au sujet de l'abrogation dudit traité en 1947 par l'Organisation des Nations Unies, provoquant plusieurs questions du député Yves Nicollin à l’assemblée nationale dont les réponses restent plus qu’évasives…
ARL était aussi l’auteur de plusieurs ouvrages historiques ou biographiques, notamment Le Gardien des âmes (1998), récit autour de la vie de l’écrivain américain James Baldwin, préfacé par Jack Lang. En tant que conférencier à l'UNESCO, Alain Roullier-Laurens organisa un hommage international à James Baldwin (écrivain américain de couleur qui lutta pour les droits de la communauté noire aux côtés Martin Luther King), projet associé à l’UNESCO, dans le cadre de « La route de l’esclave » initié par cette institution.
Il organisa des manifestations officielles dans la grande salle de l’UNESCO à Paris, à Saint-Paul-de-Vence, dans les amphithéâtres des facultés de Lettres de Nice et de Nantes, à Salon-de-Provence, ainsi que des conférences dans diverses villes. Cette action lui valut l’amitié d'Aimé Césaire qui le remercia par l’envoi de sa photographie dédicacée et l’un de ses ouvrages, portant la dédicace suivante : « À Alain Roullier pour le remercier de nous ouvrir la porte de la civilisation universelle à partir de la culture, ou plutôt des cultures particulières. Votre œuvre est une belle leçon d’humanisme vrai. En très réelle sympathie. Aimé Césaire ; Fort-de-France, le 1er juillet 2004 ».
Depuis un an, le Peuple Niçois prend conscience du travail pharaonique effectué par Alain Roullier-Laurens, grâce à qui plus rien ne sera jamais comme avant…
grâce à lui, les Niçois savent… qui ils sont !
« Nos petites personnes sont insignifiantes, car seul l’avenir du Pays de Nice est important »
Alain Roullier-Laurens